Il était une fois… et l’hypnose

« Il était une fois »…
Quatre mots que chacun reconnaît, dès l’enfance. Ils ouvrent la porte des contes, mais aussi celle de l’imaginaire, du rêve et de la transformation intérieure. À peine prononcés, ils suspendent le réel : le temps se ralentit, la logique s’assouplit, l’esprit s’apprête à voyager.

Origine et symbolique d’une formule universelle

La formule « Il était une fois » remonte au Moyen Âge, héritière des traditions orales où le conteur marquait ainsi la frontière entre le monde ordinaire et celui du merveilleux. En français, on la trouve dès le XIIIᵉ siècle sous des formes anciennes comme « Il fu une fois » ou « Une fois estoit ». Dans d’autres langues, la même idée traverse les cultures : Once upon a time en anglais, Es war einmal en allemand, C’era una volta en italien, Había una vez en espagnol… Partout, elle signale la bascule vers un espace imaginaire, un temps suspendu, où tout devient possible. C’est une clé d’entrée dans l’univers du symbole et du sens caché — le même territoire que celui qu’explore l’hypnose.

Le parallèle avec l’état hypnotique

En hypnose, quelque chose de semblable se produit. On quitte doucement la logique du quotidien pour entrer dans un état de conscience élargi, où les images, les sensations et les émotions deviennent des langages à part entière. Le thérapeute, comme le conteur, accompagne ce passage. Il guide sans imposer, invite sans contraindre. Et à travers les métaphores, le patient retrouve des chemins intérieurs que la raison avait oubliés.

« Il était une fois » devient alors bien plus qu’une formule : c’est le signal d’un voyage intérieur, celui qui permet à l’esprit de s’ouvrir, au corps de se relâcher, et à l’inconscient de réorganiser ce qui a besoin de l’être.

Un temps pour se retrouver

Comme dans les contes, l’hypnose ne cherche pas à fuir la réalité, mais à la réenchanter, à la rendre plus habitable, plus douce, plus juste. Elle réveille les ressources anciennes, la sagesse du corps, la mémoire du calme.

Ainsi, « Il était une fois » ne parle pas seulement d’un autre temps : il parle du présent retrouvé, celui où la conscience s’accorde enfin à elle-même, dans la simplicité d’un souffle, dans la lumière d’un instant.

Pour les enfants… et pour les adultes

L’hypnose, comme les contes, s’adresse à tous les âges de la vie. Les enfants y entrent spontanément, guidés par leur imagination naturelle, leur curiosité et leur confiance dans la magie des histoires. Les adultes, eux, y retrouvent ce qu’ils avaient parfois oublié : la capacité de rêver en conscience, d’écouter ce qui se murmure à l’intérieur, d’accueillir la douceur du symbole plutôt que la rigidité du mot.

Pour l’un comme pour l’autre, l’hypnose est un pont — entre le monde du dehors et celui du dedans, entre la raison et la poésie, entre le soin et le sens.